BIOGRAPHIE COMMENTEE
MA JEUNESSE MUSICALE
Je m'intéressais au jazz dès mon plus jeune âge (4 ans, d'après mon père). Ce n’est qu’à l'âge de douze ans que j’ai amorcé mon apprentissage de la clarinette sous l’égide de mon père pendant un an. Ensuite je devins autodidacte pendant quelques années à cause de conflit inter-génération.
Je voulais apprendre le saxophone comme mon père qui en avait joué dans son jeune temps, mais fait cocasse il m'a enseigné la clarinette en me disant ''si tu joues bien la clarinette, tu apprendras facilement le saxophone'' et il avait raison sur ce point. Par contre la vraie raison derrière cet argument, c'est qu'il avait peur que je commence à jouer trop rapidement dans les clubs (car le saxophone était un instrument plus en en demande que la clarinette) et peut-être quitter l'école trop rapidement.
"C'est un excellent Hobby" me disait-il constamment, inutile de faire une carrière musicale.
Résultat : je suis tombé en amour avec la clarinette (je n'ai jamais eu de l'intérêt réel pour le saxo) et j'ai fait des études en musique ... et une carrière musicale. Pauvre père je lui ai fait la vie dure.
MES PREMIÈRES APPARITIONS EN PUBLIQUE
Dans mon jeune temps, les jeunes étaient enfant de coeur, servants de messe ; moi j’ai été un musicien de messes rythmées (communément appelée les messes à gogo) et parfois nous jouions du jazz, de façon rudimentaire peut-être, mais tout de même c'était dans une église. L'église Ste Colette était la première paroisse au Québec à faire ce genre de messe. On était en 1968 et l'église était pleine à craquer. J'avais 15 ans (je vous vois entrain de calculer mon âge actuel) et c'est là que j'appris à jouer devant un public. Malheureusement, le curé s'est lassé, car le show était trop bon et passait par-dessus le culte religieux et l'église s'est vidée.
MES ÉTUDES MUSICALES
1970-73
Refusé à ma première audition au conservatoire de Musique du Québec, 6 petits cours avec un professeur privé au cours de l'été et hop j'étais accepté. Dure à croire qu'on peut faire des progrès aussi vite. (En tous les cas) c'était un mal pour un bien. Le conservatoire était une école de musique qui porte bien son nom : c'est très conservateur, du moins dans le temps. Il n'y avait pas beaucoup de place pour la créativité par contre j'ai appris les rudiments de la musique... classique et la technique de base sur la clarinette. Rien à fouetter un chat! Après ma fin de deuxième cycle j'ai quitté pour suivre ma voie : le Jazz.
MA CARRIERE MUSICALE
1975-76 Nébu (adolescence musicale)
1975-76 Nébu (adolescence musicale)
Mon premier groupe de Jazz Nébu, un groupe très créatif avec un leader du nom de Pierre St Jacques au piano, Normand Cataphore à la batterie et Daniel ... (J'ai oublié son nom) à la basse. Ah la belle époque. Déjà à cette époque on ne jouait que nos compositions (aucun standard). L'amour que j'éprouvais pour mon instrument et le jazz se transforma en une passion.
1976-81 Solstice (Maturation musicale)
Un groupe solide qui a roulé sa bosse un peu partout au
Québec avec une petite sortie en France au festival de Château
Vallon. Au fur et à mesure que la popularité du groupe
augmentait, il arrivait souvent que des endroits plus huppés
nous refusent parce que nous n'avions pas de disques.
Alors en 1978, le leader du groupe Daniel Lafrance, Gilles Dozois
et moi-même avons décidé d'ouvrir une petite maison
de production : les disques "Cadence". Au début nous
avons produit les disques exclusivement pour le groupe Solstice intitulé
respectivement Mirage et Espresso mais par la suite nous
avons co-produit avec quatre groupes l'OS (l'Orchestre Sympathique),
Nébu, Conventum et le pianiste Pierre Moreau.
Pour revenir au groupe, à quelques exceptions près,
nous ne jouions que des compositions des membres du groupe. Le genre
de musique alliait le jazz, le latin, le funk et le rock, ce qu'on
qualifiait de jazz fusion ou de jazz contemporain à l'époque.
Ceci étant dit, voici le moment
de vérité. Dans les prochaines sections, vous aurez
enfin l'opportunité d'entendre les disques des groupes avec
lesquels j'ai travaillé pendant ma carrière de jazz.
Mais avant de commencer l'audition,
IL EST IMPORTANT QUE VOUS LISIEZ LES COMMENTAIRES
SUIVANTS :
Premièrement, je veux remercier Roger Pion sans
qui je n'aurais pu vous compléter mon site de ces moments musicaux
de la petite histoires du jazz québécois. En effet,
j'avais égaré mes disques de Sosltice et M. Roger Pion,
qui a était un fan de Solstice et de tous les artistes de l'époque
québécois, avait en possession les deux disques.
De plus, il a eu la générosité de m'offrir son
temps et sa technologie pour convertir mes trois vinyles en fichier
MP3. Il est important de mentionner que sa passion pour la musique
et les spectacles au Québec l'a amené à écrire
un livre sur le sujet. Le livre s'intitule : Et si la musique n'existait
pas... Mémoire de la scène québécoise
1971-2004 Édition RAP. Merci encore Roger
Deuxièmement, étant donné que ce que
les fichiers vous écouterez sont le résultat de trois
convertissements (de vinyle à MP3 et puis de MP3 de 10 MEG
diminuer à 3 MEG pour accélérer le téléchargement
sur Internet) la qualité sonore des enregistrements est quelque
peu altérée. Je vous demanderais d'être quelque
peu indulgent
Troisièmement, j'hésitais à mettre toutes
les pièces des disques et même, je prévoyais de
mettre seulement des extraits de certaines pièces. Puis finalement,
je me suis décidé de mettre l'intégrale de
chaque disque parce que ces disques n'ont presque pas eu de diffusion
qu'il méritait à l'époque, et pour partager avec
vous cette infime partie du patrimoine du jazz québécois
qui n'est plus disponible sur le marché.
Solstice 1978 : Mirage
Daniel Mathieu: basse
Michel Martineau: clarinette
Daniel Lafrance: guitares électriques, et 12 cordes, percussions
Gilles Dozois: batterie et percussion
Comme tous les groupes, après une
vie de groupe plus ou moins longue, Solstice se dissout après
avoir tout de même modifié son personnel trois fois pendant
sa durée de vie.
C'est avec ce groupe que j'ai développé une certaine
maturité musicale (arrangements musicaux, composition, interprétation
et improvisation) que j'ai appris tous les trucs du métier
au niveau gérance (négociation de contrat, production
de disque, organisation de tournée) et oui le métier
de musicien de jazz demande parfois à être débrouillard
pour réussir à survivre.
Solstice 1979: Espresso
Daniel Lafrance: guitares électriques, et 12 cordes, percussions
Jean-Yves Robillard: piano électrique, piano acoustique, synthétiseurs
Korg et Prophet V, percussions et Multimoog
Michel Martineau: clarinette
Yves Nadeau: guitare basse, et basse "fretless"
Gilles Dozois: batterie et percussion
1981
Je fonde le groupe "Par Hasard" avec l'excellente chanteuse
Lina Boudreau et quelques musiciens dont j'ai oublié les noms. Une
erreur de parcours... rien pour mettre dans sa biographie pas vrai
Lina. :-)
1982-84 Quartz (l'explosion musicale)
En 1982, je fonde le groupe Quartz avec un mélange des vétérans
et Mathieu ''Heavy'' Léger et Warren Stollow (qui venaient
directement du groupe l'Orchestre Sympathique fraîchement dissout)
et des plus verts, Ivanhoé Jolicoeur et Sylvain le kid Provost.
Mathieu était un batteur endiablé qui lorsqu'il était
en forme pouvait vous surprendre avec des inventions rythmiques de
son cru. Warren un bassiste solide sur qui tout le monde se fiait
pour ne pas se perdre dans ce tourbillon de créativité.
Ivanohé était un trompettiste puissant et mélodique.
Sylvain (le kid) Provost, le plus jeune et le plus talentueux du groupe
sans rien enlever aux autres, un guitariste complet avec une superbe
technique encore en voie de développement dans le temps. Il
avait un jeu de guitare fluide ainsi qu’une rythmique très
dynamique. Aujourd’hui il est un musicien accompli.
Évidemment, nous étions tous de bons compositeurs avec
des styles très différents. C'était un groupe
avec de gros ego, des caractères forts, des talents bruts.
On sentait les frictions et parfois la tension pouvait se couper au
couteau, mais lorsqu'on tout ce beau monde se mettait à jouer
ensemble c'était comme le bouchon d'une bouteille de champagne
qui explosait violemment. Mais quel millenium mes amis.
L'expérience a été intense, mais brève.
Le groupe a fait en deux ans ce que Solstice n'a pas réussi
à faire en cinq ans.
Le groupe a présenté plus de 150 spectacles à
sa première année.
À sa deuxième année, Quartz remporte le prix
Yamaha du Festival de jazz de Montréal, ce qui amène
un album, une tournée d'une quarantaine de spectacles dans
trois provinces. Le groupe représente le Québec au Worldfair
of New Orleans-Louisiana World Expo et au Festival de l’Union
des Radios Européennes dans une mini tourné en France.
Quartz
Michel Martineau Clarinette
Ivanhoe Jolicoeur Trompette, Flugelhorn
Sylvain Provost à la guitare
Mathieu Léger à la batterie
Warren Stollow à la basse
Puis le groupe décida de se dissoudre
ce qui est normal. Mais, l'erreur que j'ai commise, fut que le nom
du groupe fut enregistré par un des musiciens et donc je ne
pouvais plus l'utiliser. Je devais recommencer à zéro
encore une autrefois. C'était une décision de groupe
et je m'y suis soumis. Pas grave les gars je ne vous en veux pas pour
autant.
Après ce fut la déprime, j'ai essayé de partir
un autre groupe à mon nom cette fois-là (personne ne
pouvait m'enlever mon nom). Et puis ce fut le début de la fin.
Plus d'inspiration, mon jeu musical était affreux. Une grosse
remise en question et j'en conclus que par amour pour mon instrument
et pour le jazz qu'il était temps d’accrocher mon instrument
et de passer à autre chose. Puis ce fut la noirceur musicale
totale...
SABBATIQUE MUSICALE
1984-2004
Comprenez-moi bien, même si ça n'a pas aidé, la dissolution de Quarts n'est pas la raison de cette sabbatique, mais bien un vide intérieur et une remise en question point à la ligne. Mais lorsque je dis que j'ai complètement arrêté, ce fut vraiment l'arrêt complet. La clarinette a été rangée dans la garde-robe pendant 20 ans.
Et lorsqu'on (comme vous vous le demandez sûrement présentement) me demandait ''mais pourquoi ne jouais-tu pas pour toi-même ? ''. Je répondais après avoir joué avec de si bons musiciens et avoir donné tout ce que j'avais à des publics si chaleureux, je ne vois pas comment je pourrais jouer seul dans ma chambre ''.
Il faut quand même dire que pendant ces 20 années sabbatiques, j'ai fait d’autres genres d’activités que j’ai bien apprécié et qui ont amplement satisfait ma pensée rationnelle et analytique ainsi que la personne d'affaires en moi. J'ai fait un bac en gestion spécialisé en marketing et gestion de l'information. Disons qu’après un cheminement sinueux, je suis devenu un consultant en gestion (Plan d'affaires, Plan stratégique, etc.).
Un autre fait cocasse. Lorsque j'ai annoncé à ma mère que je quittais la musique pour retourner aux études en gestion pour éventuellement faire autre chose, dans toute sa candeur, ma mère m'a dit sans aucune méchanceté et avec la tendresse qu'une mère pouvait avoir envers son fils: ''Je suis content pour toi Michel, tu vas maintenant pouvoir te trouver un vrai emploi ...'' Ouch! ...
LA RENAISSANCE MUSICALE
2004 à maintenant.
Puis la lumière de la créativité revint du bout
du tunnel par un ensemble de circonstances tous aussi cocasses les
unes que les autres qui ont fait que j'ai renoué avec mes deux
amours : la clarinette et le Jazz..
Tout cela a commencé lors d'une consultation en gestion à
Dakar où j'ai fait l'acquisition d'un Djembé. Par après
j'ai commencé à pratiquer la rythmique comme ça
juste pour le plaisir. Puis quelques mois plus tard, sur le chemin
du retour, je tombe tout à fait par hasard sur Radio Canada
un poste qui aujourd'hui appelé ''Espace musique '' où
j’entends une pièce de Jazz et par la suite, la voie
du sympathique animateur M. Claude Saucier dit que M. Vigeant (un
autre sympathique animateur) prendra la relève avec son émission
de jazz. Du Jazz à la radio ? Ha bon! Et bien pendant 3 mois
sans arrêt, j'écoute du jazz cloué dans mon salon
avec mon petit tambour africain.
Puis M. Vigeant a commencé à
faire jouer mes anciens amis et collègues du bon vieux temps
que je côtoyais de près ou de loin. Il m'arrivait souvent
de reconnaître leur style avant même qu'ils soient
présentés. Que de souvenirs ! Oliver Jones, François
Richard, Jean Vanasse, Le Kid Provost, Jean Derome, Karen Young.
J'ai aussi découvert plusieurs nouveaux musiciens dont Mathieu
Bélanger un excellent clarinettiste qui mérite sûrement
plus de reconnaissance dans le jazz local, national et international.
Puis le coup fatal. Ma fille Charlotte commence à prendre des
cours de violon, ce fut un dur coup nostalgique, mais le pire, le
mari de son professeur de violon est un clarinettiste et un pédagogue
accompli. (Nicolas Tremblay, le meilleur prof que je n'ai jamais eu).
Il n'en fallait pas plus. Novembre 2004, je commence une série
de cours de clarinette étalées sur 6 mois de cours (une
fois semaine) strictement pour retrouver un son de clarinette.
Puis ce fut le début des expériences d'enregistrement
à la maison. Des heures et des heures de joie et d'apprentissage.
Et puis le 1 avril 2005 tout à fait par hasard,
une rencontre magique avec Frédérick CASSOU (http://midsou.free.fr)
se produisit sur Internet. Je lui parlai de mon projet de site et
après quelques petites de conversation sur Skype, nous
décidons spontanément de développer ce Site qui
vous offre la possibilité de télécharger gratuitement
mes MP3.
Maintenant je sais ce que vous pensez. ‘‘Bonhomme, tu
joues seul de la clarinette ''. Et bien vous avez raison, je joue
de la clarinette avec des CD d'accompagnement devant un public virtuel
et pour le moment du moins cela me suffit pour avoir des heures de
joies parfois quasiment aussi intenses que dans le bon vieux temps.
Alors, S.V.P. ne vous gênez pas pour me donner vos commentaires
afin que je ressente votre présence.
Maintenant si je faisais le plus sérieusement possible un exercice
des plus subjectifs, mais en même temps délicat pour
ne pas offusquer ces deux individus : Comparer le Michel Martineau
de 1979 avec celui de 2005 et voir quel genre de conclusion on pourrait
en tirer.
1979 <----> 2005
À première vue on pourrait remarquer qu'il y a 26 ans
de plus et peut-être autant de livres en surplus ce qui peu
démontrer une certaine prospérité :-) (une
livre équivaut approximativement à un demi-kilo pour
les amis français). La chevelure de 2005 est un peu plus
dégarnie (signe d'intelligence accrue) et la barbe plus grise
démontre plus de sagesse et de plus vous avez sûrement
remarqué les lunettes qui démontrent... tout simplement
une perte de vision.
Au niveau musical, je considère que parce que le modèle
2005 est moins stressé, plus certain de lui et moins subjugué
par sa carrière (y a pas de carrière) que l'était
le modèle 1979, il joue une musique plus détendue et
mélodique. Je crois que le modèle 2005 est plus concerné
par la sonorité de son instrument et moins par la technique
de l'instrument. Je crois que le modèle 2005 a effectivement
une plus belle sonorité que celui de 1979.
Cependant, ses réflexes sont plus
lents pendant qu’il improvise, c'est-à-dire que les délais
sont plus longs entre le moment où il a une idée, de
la transmettre à ses doigts et de la jouer. Il faut plus de
réchauffement au vieux modèle avant d'atteindre sa vitesse
de croisière, mais quand il l'atteint, les résultats
peuvent être aussi intéressants qu'en 1979. Je crois
que le modèle 2005 a plus de plaisir à jouer que celui
de 1979 parce qu'il joue avant tout pour avoir du plaisir.
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